Cèdres en voiles (Thrène pour le Liban)

Notes de programme

Cèdres en voile est un thrène, c'est-à-dire une lamentations, telle qu'elles se pratique encore dans plusieurs pays notamment au Moyen-Orient et en Grèce. Si « Cèdres » évoque le Liban, « voiles » s'associe à la fois au deuil (douleur) et à l'espérance (vent, énergie, navigation). 

Les quarts de tons, aisément praticables au violoncelle, y sont largement employés à travers une longue montée en double-cordes formant le geste principal, à la limite du supportable avec son timbre rauque allant jusqu'à l'éraillement et le grincement. Deux autres plans viennent interrompre cette progression : un rythme laconique - celui d'une marche implacable -  et des ajours d'harmoniques naturelles très douces et sidérales, de plus en plus importantes.

Après une sorte de transe sur une note, le point culminant du thrène est suivi d'une dernière trouée d'harmoniques : écho de l'Alléluia grégorien de la résurrection. Ainsi, le mot « voiles » prend-il son sens espérant, celui-qui transmet au mat la force du vent. 

Cette oeuvre a été écrite à la demande de mon fils Emmanuel, et lui est dédiée.

Gilles Tremblay

Détails

Compositeur
Année de composition
1989
Violoncelle /