Notes de programme

ChamberDestroy (alias ChamberVania, précédemment ChamberKill) explore les éphémérides, les idiomes et les connotations de la culture des premiers jeux vidéo. Le monde en 8 bits s'infiltre dans celui de l'ensemble de chambre, les instruments adoptant des caractéristiques en 8 bits et pixélisées. Certaines parties de l'œuvre sont des musiques de duel ou de bataille : ensemble contre ensemble. Il faut résoudre des énigmes, atteindre des niveaux ; la musique en 2D et 3D est exprimée à l'écran par des graphiques ainsi que dans l'écriture pour l'ensemble et les modifications apportées aux instruments. L'ensemble joue sur des instruments fabriqués sur mesure pour évoquer l'infiltration à travers le 4e/5e mur dans le monde de la musique de chambre.

Des aspects de l'œuvre sont structurés comme un quasi concerto pour percussions pour deux percussionnistes, où l'aspect concerto est exprimé en utilisant le comportement de personnages de jeux vidéo. Les percussionnistes jouent physiquement l'un sur l'autre comme sur des instruments et, lors d'une cadenza, participent à un « jeu vidéo acoustique » où les idiomes de la culture du jeu sont à leur plus primitif : sprite contre sprite.

L'œuvre célèbre la notion de « abandonware ». Les jeux, sprites et avatars ne sont pas fonctionnels ; ils sont sujets aux erreurs, imparfaits et inachevés. Cela fait référence aux origines de la création des jeux vidéo et déplore leur « inutilité » à l'ère numérique - ils se retrouvent maintenant dans des décharges, perdus et oubliés. Non fonctionnels au sens commercial mais exclusivement fonctionnels comme art.

-Nicole Lizée